Olivier Nasti gagnant du Michelin

Publié le 26 février 2014 par Flora-Lyse Mbella

Chaque année, on attend avec fébrilité cette révélation. Cette année, l'Alsace a gagné trois étoiles. Deux étaient plus ou moins attendues, la troisième est une surprise, et un homme profite de deux à la fois dans deux restaurants différents. Ce gagneur, c'est Olivier Nasti.

Cela faisait des années que la rumeur revenait, lui mettant une pression assez insupportable sur les épaules chaque mois de février. D'ailleurs, est-ce là la raison qui a fait que finalement, il donnait l'impression de ne plus courir après cette Arlésienne de deuxième étoile, que chacun lui promettait chaque année et qui se dérobait à chaque fois qu'il la sentait si proche ? Peu importe car cette fois, c'est la bonne. Il l'a enfin décrochée et ne cache pas sa joie. Nous l'avons rencontré lors du lancement du Guide Michelin à Paris, le 24 février dernier.

Précisons que, dans la foulée, le restaurant gastronomique Le Chambard va changer de nom. En effet, les confusions deviennent nombreuses avec la winstub du Chambard (qui a reçu cette année le titre de bonne petite table Michelin, le fameux Bib gourmand), voire l'hôtel. Progressivement, le nom deviendra 64 degrés, le restaurant. 64 degrés comme la température de cuisson de l'oeuf dans l'un des plats signatures d'Olivier Nasti.

Olivier Nasti et Cédric Moulot, associés à 50/50 pour 1741. Photo 1741

Double victoire pour le chef belfortin amoureux de son Alsace. Car dans la foulée du Michelin, une conférence de presse a eu lieu au 1741 de Cédric Moulot, qui a lui aussi décroché son étoile, au bout de la deuxième année d'exploitation. La collaboration entre le chef Thierry Schwartz et le restaurateur Cédric Moulot a atteint ses limites et les deux hommes y ont mis fin. L'arrivée d'Olivier Nasti dans l'affaire a quelque chose d'assez providentiel. Strasbourg compte désormais la bagatelle de sept restaurants étoilés, dont six dans l'extrême centre-ville. Il s'agit, par ordre alphabétique, d'Au Crocodile de Philippe Bohrer, du Bueheriesel d'Eric Westermann, de la Cambuse de Babette et Philippe Lefebvre, du Girardin d'Eric et Maryline Girardin, du Gavroche de Benoît et Nathalie Fuchs, de Umami de René et Jessica Fieger... Il faut désormais ajouter 1741. Et si Olivier Nasti avait poursuivi son projet initial: trouver un restaurant pour son chef exécutif Guillaume Scheer? La concurrence dans le centre de la ville aurait été encore plus féroce. Mais là, le compromis est juste parfait. En tout cas, pour les deux nouveaux co-propriétaires. Les autres devront faire avec.

Olivier Nasti et Guillaume Gomez, chef des cuisines de l'Elysée, posent juste après l'interview audio ci-dessus

Troisième étoile décrochée par l'Alsace cette année, c'est encore une deuxième, décrochée par Il Cortile, restaurant gastronomique italien et méditéranéen à Mulhouse. Et là, si les deux autres étaient attendues, celle-là est une complète surprise pour tous ceux qui suivent la gastronomie. Stefano d'Onghia était tout simplement heureux: "Cela fait 13 ans que nous sommes installés et le travail paie. Première étoile en 2007, deuxième en 2014. Nous allons maintenant affiner les choses pour être à la hauteur du défi de conserver ces deux étoiles". Des travaux sont donc prévus pour passer de 40 à 30 couverts et affiner le plus possible la performance, explique le chef. Ce qui sème un peu le doute : si Michelin a décidé de donner ces deux étoiles au restaurant tel qu'il est, pourquoi changer? Nous verrons si le guide approuve la décision de Stefano d'Onghia et son équipe l'année prochaine.